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capsize // together: building collective futures


  • 6282 Rue Saint-Hubert Montréal, QC, H2S 2M2 Canada (map)

Diane Hau Yu Wong (BC)

© Diane Hau Yu Wong, capsize // together: building collective futures, avec Quentin Lindsay, 2021.



articule a le plaisir de collaborer sur ce projet d'exposition avec le Montréal, Arts Interculturels (MAI) pour la réalisation de l’Accompagnement jumelé articule + MAI destiné aux commissaires provenant de minorités dans le cadre du Programme de soutien aux artistes Alliance 2020-2021 et 2021-2022 du MAI. Le projet a été financé dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal par la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec, ainsi que par le Conseil des arts du Canada.

capsize // together : building collective futures cherche des moyens de travailler collectivement pour naviguer à travers la dévastation environnementale et l'inégalité structurelle. L'exposition s'efforce de créer un avenir équitable à travers les différentes lentilles du futurisme et l'intersection de diverses connaissances et de nouvelles technologies pour résister aux structures coloniales de répression et de suppression. 

Les possibilités spéculatives du futurisme dans la construction d'un monde utopique nous permettent d'imaginer les possibilités d'un avenir équitable et durable pour tous. L'exposition rassemblera une multiplicité d'expériences vécues et de connaissances provenant de différentes communautés dans l'intention de construire un avenir équitable en remettant en question la façon dont nous utilisons les nouvelles technologies et en examinant de manière critique l'effondrement possible des technologies lorsqu'elles sont uniquement entre les mains d'une minorité sélectionnée.


© 𝗣𝗵𝗼𝘁𝗼𝘀 𝗱𝗲 𝗹'𝗲𝘅𝗽𝗼𝘀𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻 𝙘𝙖𝙥𝙨𝙞𝙯𝙚 // 𝙩𝙤𝙜𝙚𝙩𝙝𝙚𝙧: 𝙗𝙪𝙞𝙡𝙙𝙞𝙣𝙜 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙚𝙘𝙩𝙞𝙫𝙚 𝙛𝙪𝙩𝙪𝙧𝙚𝙨 𝗱𝗲 𝗗𝗶𝗮𝗻𝗲 𝗛𝗮𝘂 𝗬𝘂 𝗪𝗼𝗻𝗴 𝗮̀ 𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝘂𝗹𝗲, 𝟮𝟬𝟮𝟮, 𝗽𝗵𝗼𝘁𝗼𝗴𝗿𝗮𝗽𝗵𝗶𝗲́ 𝗽𝗮𝗿 𝗚𝘂𝘆 𝗟'𝗛𝗲𝘂𝗿𝗲𝘂𝘅.


Devin Ronneberg (Kanaka Maoli, Uchinanchu, Européen) est un artiste transdisciplinaire élevé et basé à Los Angeles, qui travaille entre la sculpture, le son, la création d'images, l'installation, la programmation, l'ingénierie, les médias informatiques et l'intelligence artificielle. Son travail se concentre actuellement sur les implications invisibles des technologies émergentes et de l'intelligence artificielle, le contrôle et la collecte d'informations, et le rayonnement des forces invisibles. Le travail de Ronneberg a récemment été exposé au Chronus Art Center Shanghai, à la Triennale Experimenta 2021, à la MoMA Doc Fortnight 2021, à la MacKenzie Art Gallery, à l'EFA Project Space, au MoCNA, au Bemis Center for Contemporary Arts, et il est boursier Sundance Art of Practice 2021-22 et New Frontiers 2020.

Premonitions

© Devin Ronneberg, 2022.

Premonitions est une série d'œuvres vidéo "deepfake" de l'artiste américain Devin Ronneberg qui examine la politique et l'utilité d'une capacité accrue à générer de fausses réalités crédibles. Les œuvres de cette série exploitent le pouvoir prédictif de l'IA pour utiliser le passé comme une lentille à travers laquelle nous pouvons voir plus clairement le présent. L'œuvre associe les dangers connus du développement, de la production et du déploiement des technologies nucléaires au XXe siècle aux conséquences invisibles du développement et du déploiement des technologies de l'IA au XXIe siècle. Ces approches créatives de l'utilisation de l'IA offrent une résistance aux méthodologies d'extraction unilatérales axées sur le profit qui guident la grande majorité du déploiement, de la recherche et de l'éthique de l'IA, et servent de mécanisme d'implication des principaux responsables des valeurs actuelles et futures des systèmes d'IA.  


Quentin VerCetty est un griot visuel primé, un artiviste et un "arbre interstellaire en pleine croissance". Il est l'un des principaux artographes afrofuturistes au monde, inventant les termes "Sankofanology" et "Rastafuturism", fondateur de l'organisation Black Speculative Arts Movement Canada et co-éditeur du premier livre d'art canadien sur l'afrofuturisme intitulé "Cosmic Underground Northside : An Incantation of Black Canadian Speculative Discourse & Innerstandings". En 2021, il a créé Stepping Forward Into History, le monument commémoratif de Joshua Glover, la première et actuellement la seule sculpture monumentale d'une personne d'origine africaine à Toronto. Il est également le premier artiste visuel à avoir reçu une commande du Carnegie Hall, en créant une sculpture numérique intitulée AstroSankofa qui rend hommage aux différentes femmes afrofuturistes qui ont honoré la scène de la salle de concert depuis sa création.

À travers son travail, Quentin VerCetty espère engager et inspirer davantage les cœurs et les esprits pour contribuer à rendre le monde meilleur, non seulement aujourd'hui, mais aussi pour de nombreux lendemains à venir.

The NuOnes WIll Save Us, Animation sans son de 30 secondes

© Quentin VerCetty, 2022.

Inspiré par la sculpture afrofuturiste de cariatides quasi-extra-terrestres réalisée par Wengechi Mutu pour la cascade du Metropolitan Museum of Art de New York et par le travail de l'artiste collagiste Yung Yemi, cette œuvre d'art réimagine et spécule sur le stade olympique de Montréal réaffecté en tant que futur site du musée d'histoire du Canada pour les femmes d'origine africaine et caribéenne ainsi que pour les personnes trans et non-binaires. L'œuvre d'art présente deux cariatides androgynes sculptées numériquement, l'une avec le symbole ouest africain adinkra, symbole duafe représentant la beauté et la féminité, l'autre avec l'ankh, un ancien symbole de Kemet (Égypte et Soudan) qui incarne la sagesse et la prospérité. Cette œuvre d'art jette un regard critique sur le présent tout en s'interrogeant passivement sur la manière dont la société peut mieux représenter et honorer les nombreuses contributions des femmes noires dans ce que l'on appelle actuellement le Canada.


Diasporic Futurisms est une équipe de commissaires d'exposition composée d'Adrienne Matheuszik (elle) et de Vanessa Godden (iel). Ce projet collaboratif vise à créer un espace pour les personnes marginalisées et racisées dont les œuvres d'art sont basées sur les genres de futurismes diasporiques. Matheuszik et Godden définissent les futurismes diasporiques comme la présentation de perspectives alternatives du présent, de prédictions de l'avenir et d'approches créatives pour réimaginer le passé. Dans le genre des futurismes diasporiques, la déstabilisation de la suprématie blanche, de la colonisation et du capitalisme par rapport à la vie des personnes diasporiques est une préoccupation majeure. Ces préoccupations se matérialisent à travers les genres de la fantaisie, du réalisme magique, de la science-fiction, de la fiction spéculative et des sous-genres connexes.

Adrienne Matheuszik (Elle) est une artiste interdisciplinaire jamaïcaine et canadienne installée à Toronto. Adrienne a eu un accès non supervisé à l'Internet dès l'âge de neuf ans. Adrienne utilise des ordinateurs pour faire de l'art - vidéo, informatique physique, codage créatif et conception 3D - qui se traduit généralement par des installations interactives, de la réalité augmentée, des courts métrages et des vidéos. Son travail explore les idées de représentation et d'identité en ligne et dans la vie réelle. Elle s'intéresse aux futurs spéculatifs et utilise la science-fiction pour examiner la possibilité du post-colonial. Adrienne est titulaire d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université OCAD du programme interdisciplinaire de maîtrise en arts médiatiques et en design (2019), et d'un baccalauréat en beaux-arts de l'Université d'Ottawa avec une spécialisation en arts des nouveaux médias (2014).

Vanessa Godden (Iel) est un·e artist·e et universitaire queer indo-trinidadien·ne et euro-canadien·ne basée· à Toronto, au Canada. Godden est titulaire d'un doctorat du Victorian College of the Arts (2020), soutenu par la bourse de recherche internationale de Melbourne et la bourse internationale de remise de frais de Melbourne. Iel a obtenu leur MFA de la Rhode Island School of Design (2014) et leur BFA de l'Université de Houston (2012). Leur pratique artistique utilise des gestes performatifs pour explorer comment les histoires personnelles d'agression sexuelle, l'héritage culturel et le corps en relation avec l'espace géographique peuvent être transmis par des engagements matériels avec le corps.

Galvanized Suns in Retrograde

Diasporic Futurisms, 2022.

Galvanized Suns in Retrograde est une pièce d'animation et de son produite par les cofondateur · ices de Diasporic Futurisms, Adrienne Matheuszik et Vanessa Godden. La vidéo présente une aire de repos diasporique animée qui s'étend dans le temps et l'espace et est accompagnée d'une composition de prises de son enregistrées au Texas, à Trinidad et Tobago et à Toronto. Le son, en conversation avec l'esthétique de l'animation, examine les idées sur la façon dont l'ajustement des conceptions de la temporalité peut susciter une réalité différente pour l'expérience diasporique.


Diane Hau Yu Wong (Elle) est une commissaire et historienne de l'art émergente actuellement basée sur le territoire traditionnel, ancestral et non cédé du xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Stó : lō et Səl̓ílwətaʔ/Selilwitulh (Tsleil-Waututh) et xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam)Nation. Elle a obtenu un baccalauréat en histoire de l'art à l'Université Concordia en 2018 et est actuellement candidate à la maîtrise dans le programme d'études critiques en commissariat de l'Université de la Colombie-Britannique. Sa pratique commissariale et ses recherches sont largement fondées sur l'intersection entre la communauté et l'identité diasporique asiatique.  

Elle s'intéresse notamment à la représentation des corps asiatiques dans la fiction spéculative et le futurisme asiatique, ainsi qu'à la façon dont ils peuvent être utilisés pour embrasser les identités diasporiques et imaginer des avenirs possibles pour les communautés canadiennes d'origine asiatique. Elle a été commissaire d'expositions pour Nuit Blanche à Montréal, Art Matters et le Centre A Vancouver International Centre for Contemporary Asian Art.


Texte d’exposition

La logique des astres nous déroute

par Annik St-Arnaud

En vitrine, trois photos grand format nous donnent un aperçu des œuvres qui se retrouvent à l’intérieur. Les lumières LED posées au bas des murs de la galerie et en vitrine créent le lien entre les œuvres dans l’espace. La lumière est diffuse et sa couleur mauve vient teinter notre perception et nous ancrer un nouvel espace temps.

À notre gauche, l'œuvre de Devin Ronneberg, Premonitions, est projetée et met en scène une série de vidéos “deepfake”. L’information véhiculée vient brouiller notre compréhension de ce qui est véridique et ce qui est manipulation, mais les petits “glitchs” nous laissent entrevoir l'illusion. Humour et peur se côtoient devant un visage familier qui nous offre une rhétorique apocalyptique. Une réflexion sur qui détient réellement le pouvoir et sa capacité à influencer et transformer l’opinion publique sur des enjeux majeurs. On se questionne également sur notre capacité à être critique et à déceler le vrai du faux dans un monde où l’information est créée, modifiée et diffusée via de multiples sources.

Sur le mur opposé, nous pouvons apercevoir l'animation 3D de Quentin VerCetty, The NuOnes WIll Save Us, un travail qui prend tout son sens dans les détails et la symbolique. L’animation met en scène deux personnes posant devant le stade olympique de Montréal qui devient un lieu de représentation pour les communautés d'origine africaine et caribéenne, ainsi que pour les communautés trans et non-binaire. Par le biais des détails et des postures des deux personnes misent de l’avant, l’artiste imagine une communauté forte, résiliente et affranchie. Le détournement d’un lieu iconique de Montréal tel que le stade, construit dans une période de grand changement politique, social et urbain met l’emphase sur le manque d’inclusivité et de lieux de représentation pour les diverses communautés de la diaspora montréalaise.

La dernière œuvre se trouve tout au fond de la galerie, où on aperçoit un écran et des écouteurs accrochés au mur. On prend place dans l’une des chaises mise à la disposition du public et on plonge dans un monde virtuel créé par le collectif Diasporic Futurisms, constitué des artistes Adrienne Matheuszik et Vanessa Godden. Galvanized Suns in Retrograde met en scène une halte de repos où divers éléments nous sont familiers comme la nature, ses sons et les éléments architecturaux. Cependant, les sons proviennent d’endroits distincts. Leur amalgame reflète les héritages multiples des deux artistes et il est incorporé pour créer un paysage sonore alternatif qui ne peut pas réellement exister en dehors de ce monde virtuel. Le mouvement des astres est également un élément qui vient nous fasciner et qui transforme notre relation au temps lors de l’écoute. Une œuvre méditative où le public se questionne sur l’idée du repos, son accessibilité et sur comment ce paysage spéculatif en est venu à être.

L’exposition capsize // together: building collective futures, commissariée par Diane Hau Yu Wong met en valeur la capacité du collectif issu de la diaspora à imaginer de multiple futurs possibles. L’utilisation des nouvelles technologies telles que l'animation 3D et l’intelligence artificielle deviennent des outils pour remettre en question et revendiquer le droit à être inclus et représenté dans les décisions prises qui auront un impact sur notre futur. Une exposition qui s’insère bien dans la démarche de la commissaire qui veut explorer et mettre en valeur les pratiques d’artistes issu.e.s de la diaspora ainsi que leurs réalités vécues et imaginées.



Événement associé

 

Discussion
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Vitrine d’été: Voisin​​·e​​·s