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Af-Flux Monde Bossale

Biennale Transnationale Noire | Eddy Firmin (MTL)

Lancement de la biennale : 11 septembre
Festival de performances à articule : 14 novembre

articule a le plaisir d’annoncer sa participation à titre de diffuseur pour cette première édition de la Biennale Transnationale Noire. Nous accueillerons les artistes Anna Jane McIntyre, Ngemba et Dana Michel pour un festival de performances le 14 novembre dès 15h00!

Synonyme de surexploitation des corps, le·la bossale, esclave né.e en Afrique, est une des figures fertilisatrices au fondement de notre monde globalisé.

Le·la bossale, et donc le corps noir, signale une figure nomade qui participe à dessiner les contours des premières identités transnationales de notre monde globalisé.

Pour la 1ère édition d'AF-FLUX, 24 artistes abordent d'importants questionnements :
Comment articuler le monde en tant quedescendant.es bossales ? Quel type de dialogue décolonial naît de la rencontre des artistes d’ici et d’ailleurs ? Comment ces artistes investissent-ils.elles le champ de l’art contemporain ? Quelles sont leurs radicalités (racines) ?

© dana michel photographiée par Richmond Lam.
© SANGRE DEL ___CORPO 2018, Ngemba, photographiée par Gaëlle Elma.
© A is for Afropresentism, Anna Jane McIntyre, Photographiée par Kinga Michalska.


dana michel est une chorégraphe et performeuse dont le travail est axé autour du « live-art ». Elle est actuellement en tournée dans trois œuvres solos : YELLOW TOWEL, MERCURIAL GEORGE et CUTLASS SPRING. En 2014, elle a reçu le tout nouveau prix ImPulsTanz Award (Vienne) en reconnaissance de ses réalisations artistiques exceptionnelles et a été remarquée par le New-York Times comme l’une des chorégraphes de l’année. En 2017, elle a reçu le Lion d’Argent pour l’Innovation en Danse à la Biennale de Venise. En 2018, elle est devenue la toute première artiste de danse en résidence au Centre National des Arts, au Canada. En 2019, elle a reçu le Prix International d’Art Vivant de l’ANTI Festival (Kuopio, Finlande). Basée à Montréal, Dana Michel est une artiste soutenue par Parbleux.

Ngemba Mpondani est une artiste visuelle canadienne née à Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC). Ngemba a étudié à l’Université Concordia en animation culturelle, puis, à partir de 2018, à l’Université de Québec à Montréal (UQAM) en Arts Visuels puis finalement au certificat en Muséologie. Mpondani navigue avec fluidité la photographie, le film, le son, l'installation, la performance et la sculpture afin de manufacturer à la fois les réflexions sur le corps, l’identité et l’auto-représentation. Son travail a été présenté à la Fonderie Darling à Montréal et au Centre de Diffusion et d’Expérimentation des étudiant.e.s de la maîtrise en arts visuels et médiatiques (CDEx) de Université UQAM. En parallèle à sa pratique artistique, elle a mis sur pied un club de lecture “Book and Brunch” rendant hommage aux auteurs de la diaspora africaine d’hier et d’aujourd’hui. Une plate-forme actuellement active entre Montréal, Paris et en Guadeloupe.

Anna Jane McIntyre est une artiste visuelle et un parent dont la pratique combine le changement de formes, la création de marques, la réflexion, l'action de faire, de regarder, la respiration, le capitalisme bienveillant à 5 dollars et le micro-activisme. Le travail d'Anna étudie la façon dont les gens perçoivent, créent et maintiennent leurs notions de soi, d'appartenance et de culture à travers le comportement et les indices visuels. Les projets peuvent inclure des emojis géants, des tables de baby-foot féministes, des ateliers communautaires, des chars de parade, des panneaux commerciaux, des forêts qui pensent, des cahiers d'école forestière d'écologie urbaine priorisant les enfants BIPOC, des paysages sonores qui voyagent dans le temps, des récits abstraits, des coins pour les orateurices, des services de lettres d'amour et des hommages aux oublié·e·s. Les projets d'Anna sont une expression de l'afroprésentisme qui combine ses influences culturelles (trinidadienne, britannique, canadienne d'adoption) par la juxtaposition de matériaux familiers dans des contextes nouveaux. Son travail reconnaît le passé et le présent, imaginant un rêve surréaliste de ce qui est à venir.


Eddy Firmin est un artiste-chercheur docteur en études et pratiques des Arts (UQAM). Il est parallèlement détenteur d’une maîtrise de l’école d’art visuel de l'ESADHaR du Havre-Rouen (France). Depuis 2017, il dirige la revue de recherche décoloniale Minorit’Art. En 2019, il est conseiller expert au Musée des Beaux-Arts de Montréal dans le cadre du redéploiement des collections des Cultures du Monde. Récemment, il a été commissaire de Vitrine sur l’art et professeur invité à l’école d’art de l’Université Laval. Dans ses recherches, Firmin s’intéresse aux politiques de partage du savoir ainsi qu’aux conflits épistémiques qu’ils engendrent chez l’artiste colonisé·e.


© Anna Jane McIntyre, Photographiée par Alignements.

Les préoccupations concrètes qu'exige la connexion peuvent être incongrues, tordre la langue, modifier les perceptions des libertés interprétées, des responsabilités assumées et des stéréotypes grossiers. Rouler à travers un alphabet altéré et un abécédaire de sentiments et de souvenirs brouillés. Je suis moi. Tu es toi. Nous. Vistas visuelles, des peut-être, des souvenirs. Une performance physique sans mots avec de la couleur et du son. Nous jouons à des jeux. Nous nous déguisons. De nombreux dialectes et patois font allusion à des éclats de sens. Les dés sont jetés, les étapes sont franchies et les conséquences sont révélées. Venez comme vous êtes ou ne venez pas du tout. A coup sûr, il y aura trop d'accessoires et de changements de costumes. Le public peut interagir (ou est invité) avec l'œuvre. (or La participation du public est possible).

Anna Jane souhaite également remercier Tamyka Bullen, artiste et poétesse ayant contribuer à la réalisation de cette performance.


© Emphasize Ngemba, Photographiée par Alignements.

«Comment les corps noirs sont-ils devenus un problème en premier lieu?»  DuBois, 1903 DuBois demande : « Qu'est-ce que ça fait d'être un problème »  Sur le plan social, le corps noir est une énigme historique qui a de multiples origines, dont deux sont les institutions de l'esclavage et les médias de masse.  Ces projections raciales se sont concrétisées tout en renforçant à travers l’histoire des idéologies raciales qui ont progressivement développé leur propre politique corporelle.

  « Emphasize » est un non-muet de la réponse de DuBois à la question « Qu'est-ce que ça fait d'être un problème ? »  L’œuvre recycle l’imaginaire européen et américain selon laquelle le corps Noir est une nouvelle découverte.  

Bien qu'il soit clair, que les liens entre les représentations passées et présentes sont établis pour dresser une prophétie selon laquelle les corps noirs sont piégés de manière irréversible. Je pense que les situations contemporaines nous permettront de résister aux scripts par la réappropriation de notre corps.


© SOME ARBITRARY SAFE dana michel, Photographiée par Alignements.

comment peuvent-ielles avoir pleinement confiance en elleux s'ielles ne peuvent même pas flotter dans la chose dont ielles sont faits ? il faut d'abord s'occuper des facteurs de peur. pour être capable de mieux savoir ce qui est le mieux. il faut construire, récolter et entretenir les muscles de la confiance. il faut continuer à suivre... il n'y a pas de fin.  S'ielles peuvent se montrer... s'ielles peuvent surmonter le plus gros - SE LAISSER ALLER, SE LAISSER MOUILLER - alors peut-être une amélioration. peut-être alors un déchiffrage de ce qui est vraiment bon de ce qui est vraiment mauvais. normal de ne pas faire confiance en ce moment. les corps ont été informés par des sources très douteuses en effet. 


Texte d’exposition

L’origine s’additionne

par Victoria Platel

À qui la chance? Anna Jane McIntyre nous invite à participer à une fête foraine où le présent et le familier se trouvent dans un nouveau contexte. Le/la bossale est un pion dans un jeu de société où les déplacements sont incités par une roue de fortune ou un coup de dé. McIntyre démontre que chaque action du présent s’agit d’un futur réalisé. Elle incarne le personnage du bouffon pour remettre en question le regard soupçonneux jeté sur le/la bossale. « Je suis noire, » déclare McIntyre en lettres moulées avec du goudron et un pinceau. C’est une phrase qui articule à la fois l’évident et ce qui est sur le point de se révéler.

Dans Emphasize, Ngemba et deux autres interprètes tracent la ligne entre ici et ailleurs, et entre hier et aujourd’hui. Le corps noir : comment et à quel point est-il un devenu un problème? C’est une question qui cherche à déchiffrer l’énigme des identités bossales. L'œuvre de Ngemba s’agit d’une série de vidéos projetées sur trois êtres tissant une double conscience qui résiste aux constructions identitaires binaires. Les vidéos racontent une chronologie non exhaustive d’un corps traité de propriété, de découverte anthropologique et d’objet hypersexualisé. D’autre part, il y a des clips qui nous font témoigner quelques événements marquants dans les histoires afro-descendantes qui sont, en dépit de leur singularités, contemporaines et transnationales. Ici, le corps se définit autant qu’il subit.
dana michel, quant à elle, nous fait vivre un cauchemar capitaliste dans SOME ARBITRARY SAFE. michel va à l’extérieur de l’espace avec un pupitre et, indécise, on la voit changer de position plusieurs fois à travers la vitrine. Finalement, elle s’installe à l’intérieur près de son abri improvisé (une tente) auquel elle est attachée au bras. On y retrouve une parodie complexe du milieu de travail. Par exemple, une balle de volley-ball devient chaise de bureau ergonomique et vibromasseur. Elle pose un clavier, une lampe et une souris sur le pupitre et ajuste un casque-micro sur sa tête. Cette image fait appel au télétravail; un répit et un piège qui estompe la ligne entre la vie personnelle et le travail. On enchaîne avec un rituel de pandémie bien trop familier : le clavier et la souris sont obstinément désinfectés avec du rince-bouche. Nous nous en sortons de ce neuf à cinq d’enfer ayant affronté nos mœurs de travail aliénantes.


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