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HOST


  • articule 6282 Rue Saint-Hubert Montréal, QC, H2S 2M2 Canada (map)

Yen-Chao Lin et Justine Skahan

Yen-Chao Lin Host

© Crédits photographiques : Yen-Chao Lin, 2024

Justine Skahan Host

© Crédits photographiques : Justine Skahan, 2024

HOST

Exposition : Du 8 mars 2024 au 20 avril 2024
Vernissage : Vendredi le 8 mars 2024 à 17h.
Rendez-vous à articule pour rencontrer les artistes !
Activité discursive : Le samedi 23 mars 2024. Plus d'informations bientôt.

Avant que la nuit ne s'installe, sur une route, coupant à travers une forêt, naviguant sur une île, en s’efforçant de tirer un souvenir d'une nostalgie enchevêtrée, à travers une fenêtre, au-delà d'un rideau, jetant un coup d'œil à l'intérieur, jetant un coup d'œil à l'extérieur, les œuvres de Yen-Chao Lin et de Justine Skahan explorent les notions de foyer et de déplacement. 

Avec un pied ferme dans la brèche entre le tangible et ce qui est impalpable, les peintures de Skahan évoquent l'isolement du voyageur errant, un étranger solitaire dont les yeux égarés se posent sur de nouvelles habitations et de nouveaux paysages. Collectionneuse naturelle, dans plus d'un sens, Lin extrait de nouvelles histoires de vieux objets, tissant de nouveaux souvenirs et de nouvelles raisons d'être dans des matériaux abandonnés, créant un désir domestique tactile dans ses sculptures. La maison, les frontières, qu'elles soient hospitalières ou hostiles entre l'invité et l'hôte, figurent en bonne place dans le travail de ces artistes et nous sommes très enthousiastes à les présenter chez articule ce printemps.


Appel de texte

HOST - Yen-Chao Lin & Justine Skahan

par Célia Mourey

L'exposition explore la complexité de la notion de foyer, souvent perçue comme universelle mais dont l’accès n’est pas toujours équitable. Elle interroge également les concepts de sécurité, d'intimité et de partage qui lui sont associés, à travers les approches artistiques distinctes de Yen-Chao Lin et de Justine Skahan.

Les œuvres exposées de Justine Skahan résultent de sa résidence artistique itinérante dans les régions côtières et isolées du Québec et des Maritimes. En explorant ces territoires en isolement, elle remet en question les notions de logement et de foyer, défiant ainsi les idées de proximité, de communauté et de stabilité qui leur sont habituellement associées. Elle met en relief l'instabilité de l'accès à un foyer, interrogeant la nécessité d'un espace clos pour définir ce concept, et propose une nouvelle perspective sur notre relation avec les grands espaces, les paysages, la lumière et la nature en général. Les tableaux de Skahan explorent également la notion de sécurité qui entoure le foyer. Ils représentent des paysages crépusculaires dépourvus de présence humaine, ainsi que des scènes tirées de documentaires criminels ou de thrillers, évoquant une atmosphère d'hostilité ou de crainte. Malgré cette ambiance parfois hostile, une certaine douceur émane de ces vastes étendues.

Dans la suite de l'exposition, le visiteur entre métaphoriquement dans l'intimité physique du foyer en franchissant une première sculpture qui évoque une décoration traditionnelle de porte, symbolisant ainsi l'entrée du foyer de Yen-Chao Lin. Des dioramas dotés de judas permettent au public d'observer des intérieurs présentés, renforçant ainsi le sentiment de voyeurisme associé à la visite des foyers, qu'on y soit invité ou cohabitant. L'artiste invite à explorer l’intimité du foyer de son enfance, mais c'est au visiteur d'accomplir le geste intrusif. Les dioramas offrent une expérience immersive de la maison dans son ensemble, mêlant des souvenirs à la fois authentiques de l'enfance de l'artiste à Taipei dans les années 80 et fictifs. Ces intérieurs regorgent de symboles à décrypter par le public à travers le prisme de l'enfance de l'artiste, son expérience intime et la perspective individuelle du spectateur.

« HOST » invite également à une réflexion environnementale notamment par l'accumulation massive de ressources manufacturées au sein des foyers. Les paysages maritimes quant à eux cachent les conséquences du réchauffement climatique que subissent ces espaces fragilisés par leurs positions géographiques (inondations, incendies, etc.).


© Crédits photographiques : Paul Litherland, HOST, 2024.


Yen-Chao Lin 林延昭 est une artiste multidisciplinaire née à Taipei et établie à Montréal. Ayant grandi dans une famille multiconfessionnelle, elle s'intéresse à la religion, à la spiritualité, aux arts divinatoires, à la radiesthésie, aux sciences occultes, à l'alchimie, à la tradition orale et au pouvoir - tout ce qui peut être ressenti, mais pas nécessairement visible. Passionnée d'histoire naturelle et collectionneuse avide, Yen-Chao rassemble des spécimens d'origine minérale, botanique, animale et industrielle, y compris des objets qui fixent les vestiges d'un passé récent ou lointain, avec une histoire à raconter. Par le biais du jeu intuitif, de la collaboration, de la récupération et de la collecte, sa pratique tactile intègre souvent diverses techniques artisanales, telles que l'émaillage du cuivre, le textile et le verre, pour créer des installations, des sculptures et des films expérimentaux.

Les œuvres de Yen-Chao ont été présentées, entre autres, à Art Metropole (Toronto), à la Berlinale, au Hong-gah Museum (Taipei), au Musée d'art contemporain de Montréal, à OBORO (Montréal), à SAVVY Contemporary (Berlin) et à la Galerie d'art contemporain du CSB (Montréal).

Cette exposition en duo examine la communion et la tension liées aux concepts de la maison, de foyer, de logement, de domesticité, de paysage et de nature, Yen-Chao présente un ensemble de sculptures en diorama transpercées de trous à épier, un tapis à motif de labyrinthe avec un message caché et une installation de rideaux-porte incongrue. Chaque pièce est une étude intime de l'environnement domestique, allant de l'architecture physique au paysage mental invisible, en passant par les multiples facettes de l’expérience individuelle de la maison. Certaines œuvres évoquent des objets et des décorations domestiques nostalgiques, tandis que d'autres sont des échappatoires à la vie quotidienne. De nombreuses œuvres sont créées à l'aide de techniques artisanales traditionnelles telles que l'émail vitreux et le tapis au crochet. La plupart des matériaux utilisés proviennent de la collection d'objets trouvés et de rénovations de la maison de l'artiste.


Justine Skahan est titulaire d'un baccalauréat en beaux-arts de l'Université Concordia et d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université d'Ottawa. Son travail a été inclus dans des expositions collectives à Brooklyn, NY ; Treviso, Italie ; Reykjavik, Islande, et à travers le Québec et l'Ontario. Elle a participé à des résidences d'artistes par le biais d'Occurrence et d'Admare au Québec et dans les Maritimes, au Banff Centre, au Klondike Institute for Arts and Culture à Dawson City, et à la résidence SÌM à Reykjavik. Elle a notamment reçu la bourse Stonecroft Venice et le prix René Payant, tous deux décernés par l'Université d'Ottawa, et a été présélectionnée pour le Prix de la peinture canadienne RBC 2016. En 2023, elle a reçu la bourse Elizabeth Greenshields pour la peinture et le dessin. Ses prochaines résidences comprennent une à la Galerie Stewart Hall à Pointe-Claire, une à l'Atelier Impression Numérique au Bâtiment 7 à Montréal, et une au centre d'artistes Daïmon à Gatineau.

En 2022, j'ai passé un mois à suivre une résidence d'errance en solo, en parcourant en voiture des régions inconnues du Québec et des Maritimes. Pendant cette période d'isolement en tant que vagabonde, sans jamais interagir avec un visage familier, j'ai parfois eu l'impression de disparaître. Ce sentiment de dissolution est la prémisse de mes peintures récentes qui se déroulent dans la quasi-obscurité. Fascinée par la qualité de la lumière dans de nombreux endroits que j'ai visités, je me suis souvenue du sublime - un sentiment à la fois de crainte et d'émerveillement suscité par les rencontres avec le monde naturel.

Dans ces peintures, j'espère capturer ce sentiment de ténuité. Certaines peintures sont basées sur des photos que j'ai prises pendant la résidence dans l'heure qui suit le coucher du soleil. D'autres peintures sont basées sur des captures d'écran d'émissions télévisées de thriller et de true crime, des médias qui dépeignent souvent le paysage comme une atmosphère de danger ambiant. Je m'intéresse au sentiment de sécurité qu'implique une maison ou un foyer et à son rapport avec les constructions occidentales qui considèrent le paysage comme séparé du soi.

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